Betek, la petite filiale qui monte…

TPF Ingénierie a un pied sur le rocher de Monaco depuis 2014, créant une filiale à partir d’un projet d’excellence commun avec Henri Fabre, alors directeur de Vinci Construction à Monaco. Une petite entreprise qui a tout d’une grande…

 

«Être directeur d’un fleuron comme Vinci est un titre très glorifiant ». Mais toute médaille a son revers. « L’inertie liée à la taille du navire retarde la prise de décision. Je ressentais un manque de liberté d’entreprendre». Fin 2013, Henri Fabre décide de se lancer dans une « utopie » en quittant le géant du bâtiment.

Il va alors rejoindre Monaco études ingénierie (MEI), une petite structure qu’il avait contribué à créer en 2006, dirigée par son associé qui mène la barque tout seul.

Après une première expérience réussie en synthèse et pilotage tous corps d’état sur le chantier de l’ensemble hôtelier Novotel Monaco (Wilmotte & Associés), MEI attire l’attention de Beterem qui lui fait une proposition de rachat. « Nos pourparlers ont finalement abouti à un projet de développement de MEI dans lequel nous pouvions conserver une totale autonomie en nous appuyant sur les nombreuses expertises de TPF Ingénierie. Betek voit le jour en mai 2014, concrétisant notre collaboration sur l’emblématique tour Odéon. »

Depuis lors, Betek a construit une offre commerciale qui lui a permis de se développer et d’embaucher 7 collaborateurs à plein temps. Comment cette filiale de notre groupe a t-elle réussi son pari de croissance ?

 

La stratégie : mouton à cinq pattes

« Il ne faut jamais rien négliger dans la typologie des affaires quitte à travailler sur des sujets pas toujours bien vendus. C’est la satisfaction du client qui compte. Si vous apportez la démonstration que vous êtes une sorte de mouton à cinq pattes, les gens vous testeront plus facilement. C’est un bon moyen de savoir où l’on peut bousculer la concurrence et faire notre place». Et ça marche plutôt bien…

 

Les résultats : le million

« Betek a fait une très belle progression puisque nous sommes partis d’un montant d’honoraires de 300 000 euros en 2014 à 400 000 euros en 2015 et que notre dernier exercice nous permet d’atteindre le million d’euros. Mais tout ceci reste fragile car la concurrence est très rude : tous les majors au plan international sont présents… sur un rocher de 2 km2! Point positif, nous avons des commandes qui apportent du travail pour plusieurs années ». Betek a ainsi remporté l’été dernier le marché d’AMO sur les opérations de mise à niveau du pôle santé de Monaco qui prévoit 10 M€ de travaux par an.

 

Les moyens : sur-mesure

« Nous avons pris le virage de la « 3D » il y a 4 à 5 ans avec une équipe dont la moyenne d’âge est aujourd’hui de 35 ans et qui a grandi dans le « BIM ». Une technologie naturelle utilisée par Betek dans deux projets sur trois qui oblige à aller beaucoup plus au fond des choses sur le plan technique en imposant un travail nettement plus collaboratif. On va plus loin en conception que ce que je vois en France. On limite les retards, les coûts supplémentaires en faisant des projets sur-mesure. Et c’est ce qui convient à nos clients qui sont très exigeants».

 

Les projets : magiques

« En marché public, l’État décide sans consultation et désigne parmi la vingtaine de cabinets d’architectes monégasques celui qui va mener tel ou tel projet depuis le permis de construire, la construction et la livraison. On a  une bonne visibilité avec la publication d’un plan budgétaire à trois ans concernant les investissements décidés par le gouvernement. On parle ici d’une manne annuelle de 250 à 300 M€ de travaux sous marchés publics. »

En vue notamment, l’îlot Pasteur, regroupant un collège, un « data center », des bureaux et un centre de traitement des déchets sur 90 000 m2.

«  La plupart des projets sont intéressants techniquement parce qu’ils fixent un très haut niveau d’exigence avec des budgets particulièrement conséquents. En France, une enveloppe de 1200 euros au mètre carré peut correspondre au budget de construction d’HLM. À Monaco, elle correspond à celui que l’on consacre à des revêtements de sols dans certains programmes immobiliers ».

En marché privé, la Principauté compte quatre ou cinq promoteurs importants dont les familles Pastor et Segond avec lesquels Betek travaille sur des projets qui s’annoncent toujours prestigieux.

Le « 26 Carré Or », un bâtiment R+19 est le dernier en date (Betek est BET fluides) qui va se composer d’une collection unique de neuf appartements de 400 à 1600 m2 dont 4 duplex en quadruple exposition solaire…

 

CV Express

Ingénieur généraliste des Arts & Métiers, Henri Fabre a commencé sa carrière en 2001 comme conducteur de travaux dans le groupe Vinci dont il unifie la présence à Monaco sous une seule marque en réunissant ses trois composantes (SGTM, Dumez Moanco, Sobeam). Directeur de Vinci Construction Monaco en 2008, il intervient avec ses équipes sur la réalisation des travaux de la tour Odéon (170 m) sur un terrain pentu de 3000 m² nécessitant un terrassement titanesque sur 70 m de haut et mobilisant un savoir-faire hors normes en génie civil : soutènements spéciaux de grande hauteur, fondations par barrettes de pré fondés, coffrage auto grimpant, etc. Il quitte Vinci après 12 ans de carrière.

 

L’équipe Betek : Henri Fabre (gérant), Shayan Tavakoli (directeur développement), Astrid Siohan (responsable service technique), Nadine Repiquet (ingénieur structure), Denis Cailleux (ingénieur CFO/CFA –SSI), Alexis Bernard (ingénieur bâtiment), Laurence Herin (ingénieur hospitalier), Marco Cittino (projeteur), Aurelia Della Pina (apprentie « énergie environnement »), Pauline Jeannin (assistante technique et administrative), Maria Cascio (assistante technique et administrative).